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  • Photo du rédacteurMarc-Henri Sandoz

J’ai cloué le bec au tyran intérieur qui me persécutait

Dernière mise à jour : 18 avr. 2021


A. a suivi la première session du cours en ligne « Guérir Votre Vie Spirituelle ». Elle m’a spontanément proposé de partager un témoignage sur les bénéfices qu’elle en a retiré et la manière dont elle a vécu cette expérience. Elle a préféré rester anonyme, ainsi que le groupe religieux auquel elle participe.


Chère A. peux-tu nous expliquer quelle a été ta motivation pour entrer dans cette démarche:

A: J’avais depuis quelques temps le sentiment qu'il y avait quelque chose de toxique dans ma manière de m'engager dans ma foi, et quand je t'ai entendu parler de spiritualité toxique, cela a mis des mots sur un ressenti encore diffus. Il y a quelques temps une image m’est venue: je voyais ma spiritualité comme quelque chose de pur, mais depuis quelques années il y avait comme un serpent qui venait l'entourer et l'étrangler. Ce que tu as dit sur ton parcours m'a donné la pièce du puzzle qui me manquait: tout le travail que j'avais fait ces dernières années en thérapie m'avait fait réaliser différentes blessures et problèmes. Et maintenant je réalisais comment ils se cristallisaient autour de la spiritualité. Tant que j'étais dedans, engagée à fond dans les activités liées à mon engagement religieux, je n'avais aucun recul pour le voir. Mais à un moment il m'a fallu décider de prendre du recul, car je me sentais épuisée et en danger dans ma santé. C'est ce recul qui m'a permis de m'ouvrir à la démarche que tu proposes. J'ai aussi été bouleversé par ton histoire et par l'authenticité avec laquelle tu la partages, et cela m'a permis de faire des liens avec ma propre histoire.


Qu’est-ce qui était toxique dans ta manière de vivre la spiritualité?

A: Je devais me sacrifier, un peu comme un martyr, pour racheter tout un passé qui n'était pas seulement le mien. Il y avait de la culpabilité, de la honte, et elles étaient liées à des secrets et des non-dits lourdement présents dans ma famille. J’avais le sentiment d’avoir une mission. Je devais jouer le rôle du sauveur ou du sauveteur. Et tout cela avec la pression énorme que quoi que je fasse, quoi que je donne, cela ne serait jamais assez.


Comment la spiritualité t’encourageait-elle dans cette tendance?

A: C'était fortement lié à une aspiration profonde vers un idéal d’absolu. En soi, ça peut être très beau et noble, mais quand tu le rattaches à ce qui précède (blessures du passé), cela vient renforcer ce sens de mission extrême et cette impression de toujours devoir en faire plus et de n’être jamais assez. Il y avait aussi, dans le groupe dont je faisais partie, ce principe important qui est de cultiver l’humilité et ne pas flatter l’ego. A nouveau, en soi c’est plutôt louable. Mais cela s’est trop souvent traduit dans le fait qu'il n'y avait pas ou très peu de reconnaissance pour le travail accompli, sous prétexte d'humilité et d'abnégation. Cela venait encore confirmer mon impression que je n’en faisais pas assez et de devoir en faire plus, toujours plus. Le besoin fondamental de recevoir une reconnaissance appropriée n'était pas pas rempli pour moi. Cela venait renforcer encore l’épuisement que je ressentais de plus en plus.


Qu'est-ce qui a été libérateur à partir de ces constats?

A: La première chose, c'est la manière dont, à travers ton cours, tu as créé un espace très sûr, sécurisé, dès le premier module. Cela m’a permis de me sentir en sécurité pour ouvrir la porte, oser regarder ce qui n’allait pas, et m’ouvrir à un processus de guérison. Il y avait beaucoup de tabous pour moi autour de ces questions, beaucoup de choses qu'il ne fallait pas dire. Et tout à coup, ton cours me donnait l'autorisation et l'espace de mettre des mots sur tout cela. Plus besoin de se taire, plus besoin de protéger des secrets, j'ai pu "sortir la merde", et la voir en face. Cela a été fondamental. Il y a aussi tous les éléments de connaissance que tu donnes sur les religions, et cela m'a libéré de beaucoup de culpabilité à faire cette mise en lumière. J'ai pu comprendre que je n'étais pas seule à vivre ce que je vivais, que cela faisait partie de l'histoire humaine, et beaucoup de honte s'est enlevée grâce à cela. Cela a été très important pour moi. Les méditations guidées que tu proposes m'ont aussi beaucoup aidé à accéder à ce qui se trouvait à l'intérieur de moi. Le fait aussi que c'était très progressif, une étape après l'autre, à mon rythme. Je n'ai jamais eu besoin de me forcer: certains modules m'ont pris beaucoup plus de temps que d'autres, parce que j'avais besoin d'accéder progressivement à ce que je devais traiter.


Peux-tu en dire plus sur les éléments qui ont été très importants pour toi dans ce cheminement?

A: Dans le 3e module, tu parles de se connecter avec l'enfant que j’étais au moment où il a été affecté par la spiritualité toxique, et où quelque chose en moi s'est figé et a dû être réprimé. Ce moment a été si fort que j'ai dû prendre le temps d'y venir et d'y revenir petit à petit. C'est là que j'ai senti le plus de résistances et de souffrances, j'ai revu ces moments de ma vie où j'ai dû me tétaniser et m'empêcher de ressentir la souffrance, y compris dans mon engagement spirituel, et devenir comme un robot. J'ai ressenti la violence que je m’étais imposée. J'ai vu comment je m'étais totalement déconnectée de ce que je ressentais.


Que vois-tu comme effets et comme changements, depuis que tu as suivi le cours?

A: Avant j'avais tout le temps une espèce d'oppression au niveau de ma gorge, un sentiment de jugement et de critique qui venait de l'intérieur. Eh bien cela, ça a disparu, et au quotidien cela fait une différence incroyable. Je ressens une légèreté, je me sens beaucoup moins affectée par ce qui m'entoure, j'ai l'impression d'avoir une nouvelle liberté de prendre de la distance. Je n'ai plus besoin de fusionner avec la douleur des autres. Je peux mettre des limites beaucoup plus facilement et librement, alors qu'avant c'était pour moi une extrême difficulté. Je prends mieux soin de moi, je dors plus. J'ai pris de la distance avec beaucoup de personnes. Ce juge intérieur qui me persécutait depuis tant d'années s'est enfin tu, ce processus lui a cloué le bec.


Qu'est-ce qui a changé dans ta spiritualité?

A: Je redécouvre une relation à Dieu avec beaucoup plus de douceur. Je me sens dans un état nouveau de réceptivité, d'ouverture à l'amour à la place du devoir (tout le temps me demander ce que je devrais faire). Je suis plus douce avec moi dans ma manière de pratiquer la spiritualité. C'est plus une redécouverte de la flamme authentique qu'une remise en question fondamentale. Je ne me sens plus dans cette mission de devoir sauver le monde ou d’être parfaite.


As-tu pris des distances avec certaines pratiques, activités, enseignements de ton milieu religieux d’origine?

A: En fait j'ai décidé de faire une pause, de ne plus participer à quoi que ce soit d'organisé pendant un temps. Je suis resté en lien avec quelques personnes, mais pas toutes. Je reste très attachée aux enseignements que j'ai reçus, mais je suis beaucoup moins extrémiste dans ma façon de les vivre et de les interpréter. J'ai besoin de distance pour un temps, pour me fortifier dans ma capacité à prendre soin de moi.


Pour conclure, je ressens qu'il y a la main du divin, la grâce, dans le fait que j'ai pu avoir connaissance de ce processus et entrer dedans. Je pense qu'il y a beaucoup de gens qui pourraient en bénéficier. Beaucoup plus que ce qu'on pourrait penser.

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