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  • Photo du rédacteurMarc-Henri Sandoz

L’appel à la communauté (concevoir le trauma autrement, 6e partie)

Dernière mise à jour : 18 avr. 2021


yoga communauté
La famille Rasa Yoga

Peu de temps après avoir entendu mon diagnostic, j'ai réalisé que j'avais besoin d'un soutien moral comme jamais dans ma vie. Je désirais ardemment qu'une famille me montre de l'amour et prie pour moi. Bien sûr, ma famille naturelle a été le premier et le plus important soutien. Mais le besoin était plus grand et s'étendait à un plus grand échantillon de mes semblables.


Il m'est apparu très naturel de me tourner vers mes précieux frères et soeurs de la tribu Rasa Yoga, et j'ai également décidé d'associer mes amis et collègues de bureau. J'ai écrit un courrier expliquant ce que je traversais et disant à quel point j'avais besoin de leurs encouragements, de leurs prières, de leur soutien de toutes les manières imaginables. J’ai laissé de côté ma réserve suisse et ma réticence à parler de moi et suis sorti résolument de ma zone de confort pour parler de mon intimité.


Et à ma grande surprise beaucoup d'entre eux ont répondu. J'ai reçu des messages tous les jours. Certains m'ont fait savoir qu'ils priaient et envoyaient de l'énergie de guérison, d'autres se sont même engagés pour moi quotidiennement et l'ont fait pendant des semaines et des mois. Certains sont devenus de précieux amis et plusieurs m'ont montré un amour et un intérêt que je n'aurais jamais attendu d'eux. Je n'ai pas passé une journée sans recevoir un ou plusieurs encouragements sous diverses formes. Rétrospectivement, je peux dire que cela m’a aidé et soutenu et a contribué à ma guérison.


Je sais dans mon cœur qu'une partie de ce que j'ai traversé aurait été bien pire sans cette aide.


Cette expérience a été intense pour moi et m'a révélé à quel point je faisais partie de la tribu humaine et combien j'en avais besoin. Cela a été le premier aspect de cet appel à la communauté: il en a révélé mon besoin. Je suis infiniment reconnaissant d’avoir reçu cette aide, et je dois dire que j'ai réalisé à cette occasion la beauté des médias sociaux, car ils en ont rendu possible une bonne partie.


La deuxième partie de cet appel, je la découvre maintenant.


Après avoir traversé tout cela, être devenu un amputé, un homme handicapé, avoir fait face à la maladie, au traumatisme et à la possibilité d'une mort imminente, j'ai touché à des dimensions de la vie dont je n'avais pas conscience. Et je ressens maintenant le besoin urgent de le partager avec ma tribu humaine. Comme je l'ai dit dans un précédent post, je me sens comme cet homme de Néandertal qui a exploré de nouveaux territoires et qui revient dans sa tribu pour partager les ressources qu'il a trouvées et les leçons qu'il a apprises.


Certains font partie de ce que nous appelons la spiritualité, mais il s'agit bien plutôt de l'expérience humaine et de notre perception de la fragilité, de la mort, de la vie, des frontières entre eux, tellement ignorés dans notre société de déni et d'illusion de contrôle.


C’est ce que j’ai dû explorer, et je l’explore toujours, avec de plus en plus de curiosité et avec ce sentiment de vivre de précieuses expériences et de trouver des ressources à partager avec cette tribu humaine dont j’ai tant reçu.

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